DJ L'Duro

DJ L'duro
DJ L'duro

Dj L'Duro alias Olivier Jean Elie est une figure incontournable des soirées salsa sur la capitale.

Dj de talent, fin connaisseur de musiques latines, musicien et ambianceur, il nous fallait absolument obtenir une interview de ce grand monsieur.

Nous l'avons obtenu en Mars 2015, voici nos questions et ses réponses:

1. Dj L'Duro, parle nous un peu de toi,  pourrais-tu nous décrire ton parcours en tant que Dj. Est-ce que tu joues d'un ou plusieurs instruments? As-tu pris des cours de danses dans le passé?


Musicien depuis plus de 25 ans, j’ai eu l’opportunité de remplacer au pied-levé un dj au Cava Cava Café (rue Moret, Paris 11è), café dans lequel je jouais avec mon groupe de salsa, Grupo Mango, tous les week-end, et où j’ai continué à mixer pendant un certain temps. Ont suivi les différents évènements salsa : soirées, bal, villages, festivals etc…

J’ai eu la chance d’apprendre les percussions avec un très grand Monsieur, Juan Manuel Ferrero (percussionniste colombien), d’avoir étudié l’orchestration avec Eddy Tomasi, et de m’être perfectionné aux Timbales avec Christian Nicolas (ami de Changuito de Cuba). Je continue de jouer régulièrement (Congas / Timbales / Bongo), mais si on nous voit moins souvent aujourd’hui, c’est qu’il est de plus en plus difficile de se produire dans la capitale pour les groupes de salsa parisiens…

Baigné depuis tout petit dans la musique, et la salsa en particulier, j’ai toujours dansé sans avoir pris de cours.

 

2. Nous te rencontrons sur énormément de scènes salsa sur Paris mais également un peu partout en France dans différents festivals, comment gères-tu cette organisation?


J’essaie de me rendre le plus disponible possible. Si mon emploi du temps me le permet, je n’hésite pas une seconde ! C’est valable à Paris mais également un peu partout en France, voire au-delà…

3.  Quelles sont tes influences musicales et comment sélectionnes-tu les morceaux pour tes futures playlist de soirées? Quelles sont tes sources d'inspiration?


Qu’elles soient musicales ou autres, mes inspirations sont multiples. A commencer par le Funk, la Soul, le Jazz Rock, la Bossa Nova, le Jazz, le Kompa, le Zouk, en passant par le Brésil, l’Afrique, l’Amérique Latine et bien évidemment la salsa…Tous les styles de salsa.

Je tiens aussi à préciser que je n’arrive jamais à une soirée avec une playlist prédéfinie. Tout est dans la tête. Je sais ce que je vais passer et ensuite, en fonction de la soirée et surtout des danseurs, je m’adapte. Je peux très bien choisir des morceaux plus calmes car les gens y sont plus réceptifs, soit au contraire, choisir une Timba bien frappée. Enfin, j’essaie de ne pas mettre de musiques trop commerciales car, selon moi, il ne suffit pas de passer les dernières nouveautés pour être un bon dj.

 

 

4. Au niveau matériel de deejying, tu travailles sur quels types d'outils?


J’ai commencé à mixer avec des vinyles, puis je suis passé aux cd en utilisant un Mixdeck Numark et enfin j’utilise principalement un Ipad… qui s’avère être un vrai confort pour les déplacements en festival par exemple. 

5. Tu fais partie des deejays les plus en vogue sur la capitale, toujours souriant, tu mixes, tu chantes, tu danses (je me souviens de toi mixant et chantant à la Péniche Cinéma à Paris), quel est ton secret? :-)


La passion !! Et l’amour de la musique plus largement. Je pense que tout ça est dû au fait que je connaisse chaque morceau, chaque temps fort, chaque break des musiques que je joue en soirée… sûrement grâce à ma formation de musicien qui m’en facilite l’écoute et la compréhension.

 

 

6. Véritable accro à la musique, pourrais-tu nous dire le concert de salsa qui t'a le plus marqué et quel est ton artiste ou groupe préféré?


 Je n’ai pas de favori à proprement parler. Mais pour en citer quelques uns, sans ordre de préférence, Anga Diaz ; Reve ; Sonora La Poncena ; Cachao ; Guaco ; Oscar De Leon ; Pablo Milanez (…)

Le concert que je retiendrai est celui d’El Combo De Puerto Rico en 1988 !! Bien d’autres ont suivi (Los Van Van, Tata Guiness etc…) mais celui-ci reste celui qui m’a le plus marqué car c’était mon premier concert de salsa.

 

7. Pour ce mois de Mars 2015, révèle-nous ton morceau de salsa/timba préféré.


Ce ne sera pas un morceau de Timba mais de Changüi : « Changüi Clave » de Orchesta Reve. (vidéo ci-dessous)

8. Avec ton expérience, quelle est ta vision de l'évolution de la salsa à Paris et en France depuis ces dernières années? 

 

 De part mon expérience, je trouve que l’évolution de la salsa n’a pas pris la direction que j’aurais préférée. Avant les gens étaient plus simples, plus authentiques dans la danse. Ils savaient s’amuser sans avoir besoin de « se pavaner ». Aujourd’hui, et surtout à Paris !!, certains éprouvent constamment le besoin d’être « en représentation »… Heureusement ce n’est pas le cas de tout le monde. En fait, je regrette que les gens écoutent de moins en moins la musique. Comme s’il fallait danser pour danser, sans forcément se soucier du rythme. Et puis il n’y avait pas de clivage… Aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’il faut « choisir son camp », salsa cubaine OU salsa portoricaine OU salsa colombienne (etc…) alors qu’il est possible de mélanger tous les styles de salsa !!! J’aimerais vraiment qu’on retourne à une simplicité dans la danse, mais aussi dans la manière d’enseigner, de transmettre et qu’il n’y ait plus de « chichis ». Evidemment je ne me positionne pas en donneur de leçon ou de « c’était mieux avant », mais c’est mon ressenti par rapport à mon vécu.

Le point positif, c’est qu’actuellement, la salsa n’est plus une exception mais s’est largement diffusée, au point de comptabiliser nombreux festivals et manifestations partout en France.

 

 

 

9. Quel sont tes projets pour 2015?

 

Jouer, mixer, et continuer à faire vibrer les gens autant que possible en leur servant de la bonne musique et pas uniquement en salsa (festivals/soirées/mariages/concerts…)

 

10. Beaucoup rêvent de devenir Deejay dans les soirées Latino ces dernières années, aurais-tu un conseil pour les "petits-nouveaux"?

 

Se cultiver constamment et ne pas rester « bloqué » sur les nouveautés… Aimer la salsa et surtout chercher de la salsa, écouter de la salsa, bouffer de la salsa…. Etre le moins « commercial » possible pour réussir à se démarquer. Si les gens apprécient, le succès sera garanti !

 

 PA GOZAAAAAAAR !!!!

 

Un grand merci à Dj L'duro pour cette interview exclusive, nous lui souhaitons encore énormément de soirées à nous enchanter avec ses sons et sa motivation!


Michel - Administrateur et créateur de www.salsa-guide.fr